Avis aux aficionados : la boite numérique du Calvados, accessible avec votre inscription à l’une des médiathèques de l’Intercommunalité, propose une sélection très complète pour découvrir ou redécouvrir un genre encore trop mésestimé : le western italien, plus connu sous le nom de « western spaghetti ».
Des classiques intemporels
Nous ne saurions que trop vous recommander le visionnage de deux chefs d’œuvre signés par un des maîtres du genre, Sergio Corbucci. Tout d’abord, Django, dont le héros brillamment incarné par le charismatique Franco Nero a exercé une influence colossale, qui s’est perpétuée jusqu’au cinéma de Quentin Tarantino avec son Django Unchained. Puis, l’incroyable western crépusculaire Le Grand Silence, avec Jean-Louis Trintignant et Klaus Kinski, qui nous livre une vision désabusée et sans pitié des tueurs à gages de l’Ouest sauvage.
Outre ses débordements de violence et sa peinture noire de la mentalité américaine, le western italien s’est aussi intéressé à des sujets plus politiques. Ainsi, El Chuncho de Damiano Damiani se penche avec brio sur la révolution mexicaine et Texas
, de Tonino Valerii avec la star Giuliano Gemma développe une métaphore politique audacieuse, en transposant la mort de Kennedy au XIXème siècle.
De petites perles méconnues
Et ce n’est pas tout, le genre regorge d’agréables surprises qui valent le détour. A l’image de Et le vent apporta la violence, sombre histoire de vengeance aux touches gothiques. Probablement le meilleur western d’Antonio Margheriti, avec le fascinant Klaus Kinski en vedette. Un tueur nommé Luke de Giulio Petroni étonne quant à lui par sa propension à lorgner vers le film noir. Enfin, les amateurs d’action et d’aventure auraient tort de se priver du visionnage de Mon nom est Pecos, Le colt du révérend, Adiós hombre, Django arrive, préparez vos cercueils, de Deux croix pour un implacable ou d’Un train pour Durango, sympathiques séries B bien ficelées qui nous replongent dans cette ambiance si particulière qui faisait le tout charme d’un cinéma désormais révolu.
Un peu de lé
gèreté dans ce monde de brutes
Celles et ceux qui préfèrent aborder le genre dans une ambiance plus détendue peuvent se concentrer sur son versant comique. Terence Hill et Bud Spencer, LE duo emblématique de cette mouvance est à l’honneur dans On continue de l’appeler Trinita et Trinita va tout casser. Citons aussi Mort ou vif… de préférence mort, qui met en scène Giuliano Gemma dans un de ses rôles les plus comiques. Enfin, il ne faut pas omettre d’évoquer une curiosité : Belle Star Story, un des seuls, si ce n’est le seul western italien réalisé par une femme, Lina Wertmüller, avec Elsa Martinelli en vedette.
Pour aller plus loin
Outre le cinéma de fiction, l’offre de vidéo à la demande comprise dans la boite numérique inclut de nombreux documentaires. Pour ce qui est du western italien, elle en propose deux : Django, Sartana, Trinita et les autres et Sergio Leone, une Amérique de légende, réalisés par un des plus éminents spécialistes français du genre, à savoir, Jean François Giré.
A très bientôt pour une nouvelle sélection thématique !
Kevin Martinez-Navarro